Un projet quotidien de performance de Nadia Vadori-Gauthier

Danser chaque jour23 juillet 2015

Auteur : Nadia Vadori-Gauthier

Danser chaque jour, une minute et quelque.
Danser le quotidien, les environnements, les matériaux, les circonstances, parfois l’évènement.
Parfois seulement.
Danser quelles que soient l’humeur ou la forme, danser par toutes les météos du corps.
Se contenter de peu.
Avoir certains jours la surprise de présents du présent, la joie indescriptible et simple d’un agencement inattendu.
Danser chaque jour, même ceux où l’on ne veut pas d’image, où l’on voudrait être invisible, danser, y aller.
Rencontrer le monde immédiat.
Manifester.
Œuvrer tant bien que mal pour une poésie des interstices.
Danser seule ou avec d’autres. Connecter, être vivant dans la matière. Être en mouvement.
Ne pas céder à la tentation de faire, de chercher le spectaculaire.
L’accueillir s’il s’invite, mais sinon :
Défaire, décadrer, sentir, ressentir, vivre.
Déplacer les lignes, faire basculer le plan, faire osciller la norme.
Agir.
Danser l’instant, l’éternité d’une seconde, le temps qui passe ou qui file.
Chaque jour, tout recommencer à zéro, comme s’il n’y avait jamais eu aucune danse ;
tout est à refaire, le corps, la danse ;
tout est à danser, à redanser, pour une minute et quelque.

La 200e danse sera comme la première, une page vide, de l’espace, de l’inconnu.

Danser la vie qui passe et qui vibre dans les intervalles entre les images brillantes qui prétendent nous tenir lieu de monde.

Une Minute de danse par jour a reçu le soutien de