Un projet quotidien de performance de Nadia Vadori-Gauthier

art (« a » minuscule), beau (« b » minuscule), vie…8 février 2016

Auteur : Nadia Vadori-Gauthier

Avec la minute de danse, je danse, chaque jour, dans les interstices de la vie courante. Je me glisse ente les choses, avec elles, je les accompagne sur un instant de leur trajectoire, je convoque de l’invisible, de l’informulé, du sensible. Je ne cherche pas la polémique ou la confrontation sur un mode binaire, j’investis un multiple, un entrelacs, une hétérogénéité. Ici, pas d’Art avec un grand « A » pas de Représentation, mais un art ( « a » minuscule) qui se mêle à la vie qui en devient indissociable. C’est une tentative éphémère, un battement d’ailes de papillon, une expérimentation. Le proverbe chinois dit : « Goutte à goutte l’eau finit par transpercer la pierre.» Est-ce possible ? Je ne sais pas.

Certains jours, heureusement plus rares que d’autres, la pierre est spécialement dure, elle est faite de certitudes, d’idées reçues, de condescendances, de sexismes, de cloisonnements, de peurs et hiérarchisations de toutes sortes. Mais d’autres fois, les carapaces, les pelures, les quant-à-soi s’adoucissent, se dissolvent ou volent en éclats, un espace inconnu s’ouvre, un expérience nouvelle, non codée d’avance, est possible. La poésie émerge, elle fait craquer les vernis du connu pour que l’informulé fleurisse, que ce qu’on n’avait pas imaginé s’invite. Et ça, c’est magnifique, c’est beau ; non pas avec un grand « B ». Ici rien de transcendant ni de sublime, mais la vie elle même, intense, infinitésimale, parfois imperceptible ou drôle. Ça fait battre le cœur, ça fait rosir les joues. Il s’agit d’être vivants ensemble, entrelaçant nos différences, sur la Terre, aujourd’ hui.

Une Minute de danse par jour a reçu le soutien de