Un projet quotidien de performance de Nadia Vadori-Gauthier

Danse 999 - 8 octobre 2017

14h33, le Générateur, Gentilly. Une danse avec Blandine Rinkel, qui lit un extrait d’un de ses textes. À l’arrière-plan, Sébastien Gschwind, démonte « Assembly Line », sculpture perpétuelle.

« L’avenir est déjà là. Il est là dans la pellicule de poussière qui recouvre le poste de télévision ; il est là dans le sourire dérisoire qui nous vient lorsqu’on voit revenir, comme un anachronisme, les costumes des hommes de pouvoir ; là dans le désir qui nous pousse vers les visages plutôt que les chiffres ; là dans la transversalité de nos gestes ; dans la quatrième feuille du trèfle, cette excroissance ; là sur internet, sur les écrans, ces nouvelles boussoles ; là dans les modes qui s’inversent, les langages qui s’interpénètrent et les mots qu’on invente.
Ce qui naît repousse les bornes et les volontés d’en finir, ce qui naît n’en finit pas, jette les dés encore, propose, ailleurs et autrement, et dans la mélancolie des utopies défaites, dans la tristesse des mondes qui chaque jour meurent, nous puisons nos forces. L’avenir est déjà là, la nuit est encore jeune et c’est une chose qu’on veut dire dans le noir, une chose qu’on sent quand chacun se déshabille, quand on entre dans la solitude et et qu’on prend des trains, c’est un appel sans destinataire, la sensation des vies autour de soi qui palpitent et luttent dans l’obscurité comme des coeurs de bêtes menacées, c’est une chose difficile à dire parce qu’elle est trop simple peut-être : nous ne saurons jamais comment vivre, mais nous y mettrons toutes nos forces. »
Extrait de : La Nuit est encore jeune , Catastrophe, Pauvert 2017.

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