Un projet quotidien de performance de Nadia Vadori-Gauthier

Danse 386 - 3 février 2016

14h02, avenue de Wagram, Paris 17e. Il y a des jours plus difficiles que d’autres :

Aujourd’hui je suis accompagnée par une journaliste qui réalise un reportage radio. Nous avons rendez-vous place des Ternes. Je pense danser dehors, mais il n’y a personne, il fait froid, il pleut. Le directeur d’un restaurant du coin, m’autorise gentiment à danser pendant le service du midi. Mais ce n’est pas gagné pour autant auprès d’une clientèle plutôt aisée : je fais 3 danses, la première en compagnie d’hommes d’affaires aux propos ouvertement sexistes. Quelqu’un se place par inadvertance devant la caméra, ce qui rend la video inexploitable. Je suis un peu coincée dans cet endroit où je n’ai pas vraiment envie de danser, mais « il faut » du monde pour le reportage. Je fais donc une seconde danse avec deux hommes qui ont l’air de me prendre pour quelqu’un qui fait la manche et qui me signifient de façon très raide une fin de non-recevoir. Je n’en reste pas là, il me faut un peu de joie, un petit instant de relation véritable, alors je m’approche de Ghilaine et Philippe qui finissent de déjeuner, et là, je peux enfin me connecter à quelqu’un et sentir scintiller la vie. Philippe me dit : « Vous avez chassé les mauvaises ondes ! » . Tout est bien qui finit bien, mais c’était difficile à vivre.

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