Un projet quotidien de performance de Nadia Vadori-Gauthier

500 danses avec le monde27 mai 2016

Auteur : Nadia Vadori-Gauthier

Depuis les attentats de janvier 2015, cela fait 500 jours que je me suis engagée dans un acte quotidien de résistance poétique : Une minute de danse par jour.

La plupart des danses ont lieu à Paris, mais aussi ailleurs. Où que je me trouve, je danse avec la ville, ses habitants, ses espaces privés ou publics, la nature. C’est ma façon de manifester pour une poésie en acte, une poésie du quotidien et des interstices, une connexion à la vie, un vivre-ensemble selon d’autres modes que ceux que régissent les codes et catégories de toutes sortes. Aujourd’hui, après 500 jours et autant de minutes de danse, je n’envisage pas de m’arrêter pour le moment :

Nous traversons une époque particulière, à la fois difficile et pleine de promesses, en France, mais aussi dans le monde. Alors que certaines positions discriminatoires ou dogmatiques se durcissent, il me semble que l’on peut aussi sentir de nouvelles alliances, des solidarités, des ouvertures ou des prises de conscience collectives. J’ai envie d’accompagner cette période de bouleversements : une danse par jour, chacune valant pour un jour particulier, comme un cristal prélevé sur le flux du temps qui s’écoule. J’ai le sentiment de devoir « arracher » chaque danse au présent. Et cette action me demande d’activer la plus haute intensité dont je me sente capable à un moment donné, intensité variable donc. Mais quelque chose se brûle dans l’instant, comme on craque une allumette.

Chaque danse, comme une actualité, est postée en ligne le jour même, puis archivée par date sur ce site.

Parfois, je me prends à rêver ou à imaginer ce qu’aurait été ce projet dans d’autres périodes transitoires de l’histoire (la Révolution industrielle, l’Avant-guerre, l’Après-guerre) et je me dis qu’il est important de poursuivre encore un peu afin de témoigner à ma façon de cette période liminale que nous vivons. Je me suis donné une date au-delà  de laquelle je ne continuerai pas ce projet : mi-octobre 2017. Cela fera alors mille et un jours. Je ne sais pas si j’y arriverai, je suis à mi-chemin, et cela me semble énorme. Peut-être que je m’arrêterai bientôt, en route. Alors ce sera : Mille et un jours, peut-être…

Merci pour vos messages et commentaires qui continuent de m’accompagner chaleureusement, tout au long du parcours.

Une Minute de danse par jour a reçu le soutien de