Un projet quotidien de performance de Nadia Vadori-Gauthier

Une minute de danse par jour fête son 6e anniversaire14 janvier 2021

Auteur : Stéphane Capron

Support : France Inter

Depuis 6 ans, la chorégraphe Nadia Vadori-Gauthier danse une minute par jour. Tout a commencé après les attentats de Charlie Hebdo. Un geste de résistance contre la barbarie qui ne s’est jamais arrêté. Elle a ressemblé une trentaine de danseurs à Chaillot pour la 2192e minute.

La 2192 minute de danse de Nadia Vadori-Gauthier à Chaillot © Radio France / Stéphane Capron

Danser une minute par jour, c’est un geste de résistance poétique pour Nadia Vadori-Gauthier, qui ne s’est jamais arrêtée depuis le 8 janvier 2015, au lendemain de l’attentat à Charlie Hebdo. Pour la 2192e minute, elle a convoqué le philosophe Gilles Deleuze en utilisant des extraits de sa conférence à la FEMIS en 86 autour de « L’art, acte de résistance ».

Le geste chorégraphique de Nadia Vadori-Gauthier est parvenu à créer un mouvement dans le monde de la danse. « La danse, le mouvement, l’espace, sont des réponses de vie et de résistance vis à vis de la mort qui est imposée par ces terroristes fous, mais aussi par rapport à la situation délétère que provoque l’épidémie que nous subissons tous », estime Didier Deschamps, le directeur de Chaillot qui lui a ouvert les portes du Théâtre de la danse pour fêter le 6e anniversaire de cette minute de danse.

Au cours de l’année 2020, Nadia Vadori-Gauthier a été très active en lançant trois appels à participation. Lors du premier confinement, suite à l’appel relayé par France Inter, elle a reçu plus de 5 000 danses ! Le 5 juillet, elle était sur la scène de la salle Vilar à Chaillot pour la 2 000e danse. Puis lors du deuxième confinement, elle a lancé un appel aux professionnels pour l’art et la culture signé par 200 professionnels, dont plusieurs directrices et directeurs de lieux (CCN, CDN et de structures).

Mercredi, Nadia Vadori-Gauthier a souhaité réveiller les lieux de culture endormis et fermés au public. « Tous ces murs parlent. Il y a nos mémoires de spectateurs sont dans ces lieux, même quand il n’y a personne », explique la chorégraphe qui a constitué en six ans une formidable bibliothèque de vidéos classées sur son site « Une minute de danse par jour ».

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