Un projet quotidien de performance de Nadia Vadori-Gauthier

Nadia Vadori-Gauthier, chaque jour, une minute de danse pour la vie13 janvier 2021

Auteur : Marie-Valentine Chaudon

Support : La Croix

Nadia Vadori-Gauthier fête mercredi 13 janvier les six ans de sa minute de danse. Depuis l’attentat contre « Charlie-Hebdo », en janvier 2015, chaque jour, sans exception, elle a posté une chorégraphie sur Internet.

Paris, janvier 2015. Comme une pulsion, un cri silencieux, au lendemain de l’attentat contre ­Charlie Hebdo, Nadia Vadori-Gauthier descend dans la rue et danse. Elle se filme et poste la vidéo sur Internet, se faisant la promesse d’offrir au monde une minute de danse par jour, « un acte de résistance poétique », résume-t-elle. « Je voulais opposer quelque chose de vivant à la mort et à la violence. »

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Internet sera la caisse de résonance de ce projet hors norme : plusieurs heures sont nécessaires à la réalisation d’une vidéo d’une minute, chaque jour dans un lieu différent. Au début, Nadia se fixe l’objectif – déjà immense – de 1 001 danses. Six ans et 2 187 danses plus tard, elle n’a pas manqué un seul rendez-vous, postant invariablement une danse filmée le jour même, teintée par les sentiments et l’urgence du moment.

Un engagement quotidien

Lors du confinement général du printemps 2020, son audience bondit, et plus de 5 000 internautes lui envoient aussi leurs propres danses. « J’ai tout archivé, raconte-t-elle. Ces danses resteront comme les témoins de cette période. » Docteur en esthétique, chercheuse en art, Nadia Vadori-Gauthier se consacre entièrement à cet engagement. « Le public voit une minute chaque jour, mais cela me prend toute ma vie, c’est comme une ascèse, confie-t-elle. Tant que la cause que je sers est plus grande que la contrainte que je m’impose, je continue. »

Le 13 janvier, elle fêtera l’anniversaire de cette danse ininterrompue avec une trentaine de professionnels en direct du grand escalier du Théâtre de Chaillot, à Paris. Brigitte Seth et Roser Montlló Guberna, de la compagnie Toujours après minuit, font partie des invités. « Nous dansons pour tenir debout, assure Roser. Le spectacle vivant soigne : il n’est pas seulement essentiel, il est salutaire. »

Pour les deux artistes, danser avec Nadia en cette période si particulière, c’est « comme poser une pierre dans le désert en espérant qu’elle changera quelque chose quelque part ». Et entretenir la flamme fragile de l’art.

Mercredi 13 janvier, en direct à 14 heures sur www.uneminutededanseparjour.com

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