Un projet quotidien de performance de Nadia Vadori-Gauthier

Mémoires partagées des 1500 derniers jours – Solo interactif  - 

Mémoires partagées des derniers jours

Performance dansée à partir des mémoires croisées du public et des minutes de danse.

Durée  : 50 minutes 

Création 2017 : Studio le Regard du cygne, Paris.

En janvier 2015, suite à l’attentat à Charlie Hebdo, Nadia Vadori-Gauthier s’est  engagée dans un acte de résistance poétique qui consiste à danser une minute chaque jour, où qu’elle soit, et à poster cette danse en ligne le jour-même. 

Deux phrases l’ont inspirée alors. Une phrase de Nietzsche :

Et que l’on estime perdue toute journée où l’on n’aura pas dansé au moins une fois.

et un proverbe chinois : 

Goutte à goutte l’eau finit par traverser la pierre.

Elle a commencé à danser le 14 janvier, pour que ses jours, les jours, ne soient plus perdus.

Depuis cette date, chaque jour a été dansé, au moins une fois. 

La succession de ces danses s’inscrit dans un contexte local et temporel, c’est-à-dire une historicité. Au fil des jours, les éléments plus personnels, voire intimes de ses danses, se sont mêlés de facteurs collectifs, et plus largement, à l’actualité. Se constitue ainsi une sorte de journal dansé, qui agence ses états de corps au monde.

Le corpus de ces danses pourrait constituer, d’une certaine façon, une sorte d’archive de sa vie et et des modulations/transformations de son corps et de ses états. Mais il s’agit en réalité de bien autre chose que cela : c’est une archive de l époque, vue au travers d’un point de vue singulier. Il ne s’agit pas d’elle, mais d’un monde en train de traverser un période particulièrement mouvante de son histoire. Nadia danse ce monde, est dansée par lui, elle le trace, il l’affecte. C’est finalement ce monde qui, à travers elle, danse et s’inscrit dans son corps, le change et l’affecte. Ce duo que qu’elle danse depuis 690 jours fait qu’elle n’est plus tout à fait à elle-même. elle est entrelacée aux choses, à la matière-même de ce qui l’entoure.

En réalisant un diaporama des images de la série (une image par jour et par danse), elle a eu la surprise de constater, qu’elle a une mémoire de chacune d’entre elles. Chaque image, lorsqu’elle la regarde, convoque immédiatement une mémoire corporelle, somatique de ce jour-là, du lieu , des circonstances. 

Tous les jours depuis janvier 2015 ont été dansés.

Pour cette performance, l’idée est de :

  • Proposer aux spectateurs qui le souhaitent de donner, en direct, une date des 3 dernières années qui a été marquante pour eux, et de dire brièvement en quoi.
  • La photo du jour de la danse en question sera alors projetée directement sur le plateau. 
  • Nadia danse sa mémoire de ce jour-là, qui s’entrelace à la mémoire de spectateurs. Puis, la danse de ce jour-là  est projetée. 

Ce protocole se répète un certain nombre de fois. 

Ainsi se rejoue, au présent, une mémoire composée par la danse et l’échange, à partir des relations entre des fragments singuliers, des histoires et des mémoires des personnes présentes.


Une Minute de danse par jour a reçu le soutien de