Un projet quotidien de performance de Nadia Vadori-Gauthier

Danse 797 - 20 mars 2017

11h35, Maison Victor Hugo, Place des Vosges, Paris 3e.

Une danse dans le cabinet de travail de Victor Hugo, attenant à la chambre rouge. L’endroit est empli de voix silencieuses : le génie, la poésie, la politique, la renommée, la douleur, le deuil, l’exil, les enfants… Au mur, près de la porte, un portrait de Juliette Drouet, quelques mois avant sa mort. Hors cadre, l’écritoire où il écrivait debout. Je n’ose regarder la statuette « Souvenir de la nuit du quatre » sur la commode, de peur qu’elle me foudroie (« L’enfant avait reçu deux balles dans la tête. »). Je me connecte au doux portrait des ses petits enfants, Georges et Jeanne. Du bronze au fond à droite, me viennent des images de vent et d’exil.

Ici, Victor Hugo a écrit : Lucrèce Borgia, Les Burgraves, Ruy Blas, Marie Tudor, Les Chants du crépuscule, Les Voix intérieures, Les Rayons et les Ombres, une grande partie des Misérables, le début de La Légende des siècles et des Contemplations. Durant son séjour dans cet endroit, il est élu à l’Académie française, nommé Pair de France, puis député de Paris. C’est aussi lorsqu’il vivait ici, qu’il a marié sa fille Léopoldine et qu’il a vécu le drame de Villequier.

Une Minute de danse par jour a reçu le soutien de