Un projet quotidien de performance de Nadia Vadori-Gauthier

Danse 2138 - 20 novembre 2020

16h40, Le Générateur, Gentilly. 

Certaines œuvres nous constituent. Elles sont fondatrices et font partie de notre histoire, mais aussi se sont mixées avec la matière-même de nos corps, au niveau cellulaire. Les Nocturnes de Chopin sont de celles-là pour moi, notamment les n°1, 19 et 20 ainsi que quelques valses. Je me suis composée avec ces notes depuis l’enance. Les Nocturnes sont liés à ma vie et à la danse, mais aussi à tout ce qui s’élance sans trouver de mots. Le nocturne n°1 m’a longtemps fait penser à un papillon de nuit prisonnier de la lumière. Aujourd’hui, il est un ami familier avec lequel il n’est nul besoin de parler pour se comprendre. Une danse au Générateur, dans l’espace ou Bernard Bousquet, artiste en résidence, nettoie son matériel;. Le sol est trempé et la bâche glissante. Lorsque j’ai choisi ce lieu exigu et peu pratique pour danser, je ne sais pas pourquoi, je me suis dit  : « Tiens… il faut absolument le Nocturne n°1 ». Peut-être pour faire un pont entre deux points, en apparence inconciliables, du temps … une époque où, à 11 ans, en justaucorps bleu ciel, chignon tiré, à la barre de la salle de danse d’un conservatoire, le ballet était ma religion. « Religare » l’éthymologie est : se relier, se relier, aux autres, au monde. Aujourd’hui, la danse est mon vecteur de relation.

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