Un projet quotidien de performance de Nadia Vadori-Gauthier

Danse 1862 - 18 février 2020

17h09, Esplanade Pierre-Vidal-Naquet, Paris 13e. Mehdi fait une pause cigarillo, en écoutant de la musique sur son portable.  Il est aide-soignant en ORL. Je tente de faire une minute de danse sans le prévenir. Je pose ma caméra juste en face de lui et je m’approche. Il s’écarte immédiatement en disant : «  Qu’est ce que vous faites ? ils sont complètement fous les gens ! ». Je fais amende honorable et lui explique le projet. Il demande «  pourquoi vous ne m’avez pas dit tout ça avant ? », je lui explique que c’était par jeu pour tenter l’effet de surprise qui ne marche pas à tous les coups :-).

Il dit :

  • il faut parler aux gens !
  • Oui bien sûr je comprends. je vous parle. Je ne suis pas partie sans vous parler.
  • Ça ne se fait pas 🙂
  • Oui c’est vrai, je suis désolée, ça ne se fait pas habituellement mais ça se tente 🙂 On peut faire une minute de danse si vous voulez maintenant.
  • Quoi ?
  • Oui. maintenant que vous savez.
  • Vous les femmes vous êtes intrigantes !
  • Ah bon ? Ça n’existe pas les femmes en général. Il y a des gens.
  • Vous dites que les hommes sont des brutes, qu’ils frappent les femmes.
  • Là encore il y a beaucoup d’hommes qui ne font pas du tout ça heureusement. On ne peut pas généraliser.
  • C’est clair qu’il ne faut avoir aucun honneur pour faire ça.
  • Alors vous êtes d’accord pour participer à la minute du jour ?
  • D’accord 🙂

Pendant la danse, quelque chose d’infinitésimal et de joyeux se tisse. Mehdi m’accompagne de quelques mouvements. Puis il dit en rigolant : « C’est trop bizarre ! »

Ensuite, un de ses amis l’appelle en vidéo, il me présente, je le salue. Puis je lui montre quelques images. Il dit « C’est beau ce que vous faites ». 

Quand je pars, nous nous souhaitons mutuellement une belle soirée.

Une Minute de danse par jour a reçu le soutien de